L'intégration des IUFM à l'université dans sa phase expérimentalea débuté le 1er janvier 2007 et doit être achevée au 1er janvier 2008.
La qualité et l'efficacité de notre système éducatif dépendront de la qualité de la formation des enseignants et des conditions matérielles dans lesquelles celle-ci est dispensée. Le cahier des charges annexé à l'arrêté aligne des considérations et des dispositions tellement générales qu'on ne voit pas qui pourrait s'y opposer. Par contre, la durée et les conditions matérielles de formation des futurs enseignants suscitent quelques inquiétudes. La formation des enseignants sera assurée sur trois années dans la même académie, une première année de stage et deux années en tant que néo-titulaires en poste avec des périodes de formation à l'IUFM.
Dès lors, la première affectation obtenue à l'issue du concours prendra une importance cruciale. Il y a fort à parier que les nombreuses suppressions de postes, ainsi que la nécessité de répartir les moyens existants sur l'ensemble du territoire, amènent un nombre croissant de nos collègues à exercer au moins trois ans loin du lieu où ils souhaitent obtenir une affectation définitive. Les situations de séparation de conjoints risquent de se multiplier.Certes, un fonctionnaire d'État a vocation à exercer sur l'ensemble du territoire. Toutefois, il convient aussi de rappeler que le droit àmutation est inscrit dans les statuts de la Fonction publique et quedes néo-titulaires (au bout de la deuxième année) ne doivent pas être privés de ce droit. Il faut aussi rappeler que le rapprochement familial est un critère prioritaire de par la loi pour les mutations de tout fonctionnaire. De plus, la nature des supports sur lesquels seront affectés les stagiaires puis les néo-titulaires mérite d'être mieux définie. Le manque de précision permet, hélas, toutes les interprétations et adaptations, risquant ainsi de créer des inégalités territoriales préjudiciables au bon fonctionnement du service public d'éducation.
Patrick Désiré